Le CICR fait état de multiples exactions au Nord-Kivu

GENEVE (Reuters) - Toutes les parties au conflit au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, tuent et violent des civils et pillent à une échelle sans précédent depuis des années, a déclaré jeudi le Comité international de la Croix-Rouge

L'agence a dit intensifier ses opérations, en particulier pour protéger les femmes et les jeunes filles, dans une région où, chaque mois, plus de 100 victimes de viols sollicitent de l'aide dans les dispensaires de la Croix-Rouge.

Dominik Stillhart, directeur adjoint des opérations du CICR, a aussi averti que la crise provoquée par les affrontements entre groupes dissidents et armée risquait de se propager aux pays voisins.

"La violence armée observée contre la population civile a atteint une ampleur et une intensité sans précédent depuis l'apogée de la guerre au cours de l'année 2000", a dit Stillhart lors d'un point de presse à son retour du Congo, du Rwanda et du Burundi.

Dans un communiqué, le CICR dit avoir "enregistré un nombre alarmant de violations du droit humanitaire international, notamment de viols, de recrutements forcés de mineurs, d'exécutions arbitraires et de nombreux cas de pillage".

Tous les groupes armés commettent des crimes, a dit une porte-parole.

Plus de 370.000 personnes ont fui leur domicile cette année, parmi lesquelles 145.000 depuis que les affrontements ont repris, il y a trois mois, entre les insurgés de Laurent Nkunda et l'armée, a indiqué le CICR.

"Ce qui m'a vraiment choqué le plus, personnellement, est la violence systématique, exercée en particulier contre les femmes et les jeunes filles, qui produit d'immenses souffrances au Kivu", a dit Stillhart.

Le CICR va encore intensifier ses activités au Congo, où il a déjà mis en place son opération la plus importante en Afrique après le Soudan.

Sa priorité sera de protéger es civils et de prévenir les violences sexuelles au Kivu où il doublera ses effectifs de personnel expatrié qui seront portés de 10 à 20.

Les installations médicales soignant les blessés de guerre - l'hôpital de Goma, un dispensaire à Mushaki et un hôpital à Kitchanga, aux mains des rebelles de Nkunda - seront agrandies, a dit Stillhart.