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Galway Congolese Association
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28 janvier 2008

Nos "amis" du centre ville

Indéniablement le mot "shégué" rappelle, celui du révolutionnaire Che Guevarra qui fit trembler le monde dans les années 60. En RD Congo, ses « homonymes », les "shégués" commencent également à faire trembler le pays mais naturellement pas pour les même raisons.

Les tristement célèbres enfants des rues s’illustrent de plus en plus dans des actes de violences urbaines, à Kinshasa et dans les autres villes du pays. L’inquiétude s’installe dans toutes les couches de la population : chez les politiciens, religieux, commerçants, étudiants, ménagères...

Selon Olivier Nkanga, sociologue congolais vivant à Rabat, il faut comprendre le phénomène des enfants de rues comme "une des conséquences négatives de l’urbanisation dans les pays en voie de développement". Il cite les travaux de Gilbert Blardone dans son ouvrage " l’environnement sociopolitique, croissance démographique et urbanisation" écrit en 1972.

Au fil des années, les "shégués" sont devenus un véritable groupe social, légitimé entre autres par des chanteurs congolais. Plus leur nombre augmente plus le potentiel du danger qu’ils représentent devient perceptible. L’urgence de s’attaquer à la racine du problème devient manifeste. Les acteurs de terrains préconisent une action sociale de prévention, et de gestion forte et durable dans le temps.

La presse congolaise fait, chaque semaine, écho des violences urbaines dont sont responsables les shégués. La violence et la répression contre les shégués est d’autant plus grande qu’une partie de la population les accuse à tord ou à raison de sorcellerie.
2001 marquera l’année où le phénomène a atteint son paroxysme, Kinshasa se souviendra à jamais de ce jour où, un shégué perdra la vie lors d’une altercation avec un policier. La réponse des shégués ne se fera pas attendre, ils semeront la pagaille au centre ville de Kinshasa.

Novembre 2004, des shégués de Mbuji Mayi, la ville minière du Kasaï, attaquent des chercheurs diamants. Ceux-ci ne se laisseront pas faire et il eut un affrontement à l’arme blanche. Selon la presse ,23 shégués seront gravement blessés.

Octobre 2005, le chanteur JB Mpiana se fait voler son sac par des shégués, alors qu’il est tombé dans un piège au moment où il tentait de s’interposer dans une fausse bagarre de shégués, en plein centre ville de Kinshasa. Un mois, plus tôt, les shégués avaient poussé le cynisme en agressant les fidèles de l’Eglise Dieu Vivant au stade Tata Raphaël de Kinshasa, pendant les funérailles du pasteur Jacques Sikatunde, arrachant des bijoux, téléphones portables et de l’argent.

Décembre 2005, un shégué passe un commerçant à tabac en plein marché central de Kinshasa et opère un vol à son étalage. Les commerçants du marché central réagissent aussitôt en s’en prenant au shégué en question. Une fois de plus, ce fut l’escalade de la violence entre les commerçants excédés et les marginaux de la rue. L’intervention musclée de la police ne fera pas dans le détail ; environ 500 shégués seront arrêtés par la suite. La plus part seront libérés quelque jours plus tard grâce aux pressions de la Monuc.

Janvier 2006, c’est à Kisangani, au nord de la RDC, que les shégués vont terroriser le propriétaire de la boulangerie « Kona Baker » au point de le menacer à l’arme blanche et de vouloir mettre à sac la boulangerie. Les marginaux reprochaient au boulanger de les avoir réveillés bruyamment alors qu’ils squattaient la devanture de l’établissement, vers 7 h du matin.

Dans ce déchaînement de violence la police apparaît, une fois de plus , comme le seul recours immédiat pour contenir le fléau. Ces enfants, exclus, chosifiés, diabolisés, marginalisés (à tord ou à raison), constituent une sorte de bombe à retardement qu’il faut désamorcer.

Mais comment??? A vous la parole !

Par Direct.cd

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